Toyota Corolla GR, ou l’étonnant plaisir

Je le sais, la plupart d’entre vous auront de la difficulté à croire que je marie les mots Corolla et plaisir de conduite. J’ajouterais même performance et circuit de course pour faire bonne mesure. Vous n’y croyez pas? Prenez le volant de la nouvelle Toyota Corolla GR, vous serez étonnés.

Collaboration spéciale, Marc Bouchard, Journaliste automobile

Il faut savoir que l’abréviation GR n’est pas un simple truc marketing. Cela provient de Gazoo Racing, la division de performance de Toyota qui regroupe aussi les Toyota 86, la petite deux places tellement plaisante à conduire, et la Toyota Supra, la puissance sportive qui s’avère aussi une routière exceptionnelle.

Cette fois, Toyota prend une autre direction. En prenant comme base la Toyota Corolla Hatchback, ils ont développé une vraie voiture compacte de performance. La structure est la même, bien qu’on l’ait renforcie, et ajouté une série de trois échappements. On a aussi élargi les arches de roue, et apporté quelques modifications supplémentaires au niveau des barres stabilisatrices et des composantes comme la suspension, évidemment.

La vraie trouvaille cependant, elle est définitivement plus raffinée que cela. Car d’une part cette nouvelle Corolla GR dispose d’un moteur 3 cylindres 1,6 litre qui développe la bagatelle de 300 chevaux. Pour transmettre cette puissance aux roues, aux quatre roues en l’occurrence car la Corolla GR est dotée d’un rouage intégral intelligent, on mise sur une boite de vitesse manuelle à 6 rapports.  Oui oui, une Corolla de 300 chevaux, intégrale et manuelle. Quand je vous disais que vous seriez surpris!

Mise à l’essai

C’est dans la région de Victoria, en Colombie-Britannique, que j’ai pu prendre le volant du petit véhicule. Un premier contact qui m’a permis de tester à la fois l’usage régulier sur la route, mais aussi celui plus intensif sur piste. Ceux qui me connaissent savent que je n’ai rien d’un pilote de course, mais je suis tout de même capable de suivre un certain rythme.

C’est d’ailleurs ce qui s’est produit lors de ma première visite au volant de la Corolla. Sur la piste de l’ile de Vancouver, une piste technique comptant 19 virages et un dénivelé de 98 mètres au tour, c’est au volant de l’édition Circuit que ce sont effectués mes premiers tours.

Le résultat est étonnant. La Circuit, une édition limitée à la première année de production, tient la route et se démène avec aisance sur la piste. Elle enfile les virages allègrement, même si les tours les plus insistants font crisser les pneus. Les rapports de vitesse sont simples et bien étagés, et on peut aisément tirer le maximum de la petite voiture. Du moins, mon maximum.

Puis, moment de grâce, j’ai pu prendre le volant de l’édition Morizo. Ici, ne rêvez pas. Même si le moteur est le même, le couple de cette édition ultra limitée à 10 unités seulement au Canada est plus souple. On le sent dès que l’on monte en régime, et la voiture se contrôle encore mieux dans les virages appuyés.

Un certain virage en épingle m’a tout de même donné un peu de fil à retordre, tout comme celui appelé Tire-Bouchon, mais dans l’ensemble, j’ai pu apprécier les efforts supplémentaires consentis à la Morizo, dont les pneus sont plus performants. Elle est aussi dotée de barres stabilisatrices plus solides, et s’allège davantage en perdant les deux places arrière. C’est une vraie bête de circuit.

Enfin, la version Core, la plus lourde et la plus standard des trois versions, m’a mené autour de la piste, sur les routes environnantes. Ici, j’ai pu apprécier à la fois la conduite directe et précise, la puissance qui se déploie avec plus de réserve mais qui atteint toujours 300 chevaux et le comportement plus stable de l’auto.

J’ai aussi pu m’amuser un peu avec le nouveau système d’infodivertissement de la voiture, nettement plus agréable que l’ancien et doté de meilleures capacités sans fil. Heureusement, je n’ai pas eu à me servir du Toyota Safety Sense 3.0, la nouvelle mouture de l’ensemble de sécurité embarqué du véhicule.

Alors, Corolla et plaisir de conduite? Sans aucun doute. Avec un tarif de 45 000$ environ pour la version Core, une puissance et une conduite tout à fait comparable, elle souffle allègrement dans le cou de la Golf R de Volkswagen, et fait un léger pied de nez à la Subaru WRX. Étonnante et plaisante. Il est seulement dommage que l’on y soit aussi à l’étroit ailleurs qu’aux places avant.

Dans le balado

Cette semaine, on fait dans la performance, alors que l’on poursuit l’essai de la Toyota Corolla GR. Mais j’essaie aussi la Chevrolet Camaro SS, un véhicule surprenant, mais aux défauts indéniables.

William s’intéresse pour sa part à l’actualité, et traite des nouveautés de Honda avec son Pilot et sa nouvelle Accord, tout en s’inquiétant un peu d’un nouveau brevet de sécurité déposé par Hyundai et qui menace ou protège certaines parties sensibles de notre anatomie.